Réflexions personelles

Parce qu'un tour du monde est aussi fait pour réfléchir, je (Julien) vous fais part d'une de mes réflexions personnelles où j'ai pu formaliser quelques idées qui me trottent dans la tête depuis la Chine. 

Du libéral au libertaire

État des lieux

       Le travailleur est l'esclave du monde moderne sacrifiant son temps au nom des dieux de la religion du capital. Soumis aux dictatures du besoin, hiérarchisé et englué dans des logiques libérales, tout est fait pour que rien ne change et que l'ordre se maintienne. La politique fataliste nihiliste et pessimiste du « Travail Famille Patrie » empêche l'individu de posséder son autonomie de pensée et d'actions. Soumis et assujetti par les liens du crédit, de l'endettement et de la technologie obsolète, l'individu participe à l'illusion de la bonté de la croissance infinie.

        Et ainsi continue la spéculation, l'économie de marché et la mondialisation entraînant fatalement l'uniformisation des pensées, la destruction des cultures, la hiérarchisation de l'individu, l'esclavagisme monétaire, l'addiction technologique, le mépris de la différence, l'exploitation des plus faibles et bien sûr la croissance infinie. Sans changements radicaux, la direction unique du libéralisme proposée par la majorité des politiciens d'aujourd'hui ne finira jamais.

Idéal

Deux points semblent alors important : le respect des différences et l'accès pour tous au minimum vital.

        La valorisation des différences de chacun permettrait d'éviter l'uniformisation planétaire d'une unique classe moyenne. La bonté de l'égalité incite à l'uniformisation. Or la différence est une force. Ainsi, contrairement à l'idéologie communiste, l'abolition des classes et des disparités riches/pauvres n'est pas une solution. De surcroît, certains essayeront toujours d'avoir plus même s'ils n'en sont pas plus heureux pour autant.

        En revanche, il faut abolir l'exploitation économique des classes inférieures par les classes supérieures. Il faut réduire le travail ingrat et la pression fiscal que subissent les moins privilégiés et favoriser le droit au logement, l'accès à l'hygiène et aux soins pour tous. De plus, il faut permettre à chacun de posséder le minimum vital c'est à dire respecter les bases de la pyramide des besoins de Maslow soit :

- Les besoins physiologique : la faim, la soif et le sommeil. Les états ou entreprises privées ont largement les moyens d'investir pour que chaque habitant de la planète y aient accès. Encore faut-il le vouloir.

- Les besoins de sécurité à savoir un environnement stable et prévisible, sans anxiété ni crise pouvant être administré entre autre via un système de gouvernance mondial.

-Les besoins d'appartenance et d'amour favorisés par les différences de chacun tout en stoppant la colonisation culturelle des pays en développement ainsi que l'uniformisation liée à la mondialisation.

          La base de la pyramide étant respectée, chaque individu est alors libre de vivre à sa convenance puisqu'il ne dépend plus de ses besoins primaires pour survivre. L'argent est alors moins enviable car plus nécessaire à la survie. L'individu peut donc être indépendant et surtout libre de ses choix. Loin d'un hédonisme libertin et anarchiste, chaque personne peut alors devenir autosuffisant et autogestionnaire sans assujettissement ou esclavagisme monétaire. La société serait ainsi composée d'individus souverains. Elle respecterait le minimum vital pour tous et honorerait les différences qui enrichissent le monde.

Moyens

Réforme économique

          Il faut soumettre l'économie a un projet de vie en commun et mettre le capital au service des hommes et non l'homme au service du capital. Sans parler de décroissance, il est impératif de revoir totalement notre vision de la croissance sur lequel toutes les décisions politiques sont basées. En effet, la croissance est calculée sur l'évolution du PIB d'un pays mais celui-ci ne caractérise pas correctement le niveau de vie ou le bonheur des habitants d'un pays. De plus, une croissance infinie n'a pas de sens puisque elle est basée sur des ressources limités. Une croissance raisonnée, lente et écologique favorisant le progrès et l'individu est alors à privilégier face à la spéculation monétaire et au capitalisme effrénée. Les priorités doivent être changées pour que l'argent ne soit pas un but mais un outil et que le capital soit au service de la politique et non l'inverse.

Réforme politique

            La politique d'aujourd'hui est totalement inefficace. L'oligarchie en place ne permet aucun changement majeur. Le vote et la « démocratie » d'aujourd'hui sont une illusion ne laissant le choix qu'entre un libéralisme de droite et un libéralisme de gauche sans aucun réel choix libertaire. De plus, les politiciens se trouvent eux aussi inutiles. Étant sous le joug de ceux qui possèdent l'argent, aucun réel changement (en défaveur aux nantis qui gouvernent réellement le monde) ne peut être opéré. Le non respect du référendum des grecs ou des français permet de comprendre à quel point l'économie domine la politique et asservie le peuple. Même les politiciens pleins de bonne volonté et non corrompus n'ont aucune envergure d'action. Concrètement, il y a plus de sens à élire les patrons du CAC 40 qu'un président de la « république »... Tant que la politique sera l'esclave de l'économie aucun changement réel ne pourra être opéré. Instaurer la 6ème république pour réformer la politique et détruire l'oligarchie en place peut déjà être le bon début d'un changement radical.

Réforme du travail

            Les besoins obsolètes sont de plus en plus important. Réduire ces besoins permettrait de diminuer la production et la société de consommation de masse ainsi que la suppression du travail aliénant tout en favorisant l'écologie. Travailler plus et posséder toujours plus n'est pas le seul modèle de société enviable. Le travail ne doit pas être issue d'une préoccupation vitale. Ainsi, il serait peut être possible et enviable d'apprendre à vivre avec peu tout en travaillant peu et en ayant accès aux besoins vitaux. Pour mettre en avant l'individu à la place du travail et de l'économie, il peut être favorable de privilégier les communautés indépendantes, autosuffisantes et auto-gestionnaires ou encore l'économie sociale et solidaire.

Méthodes

        Le changement n'est pas une utopie contrairement à ce qu'essaye d'inculquer la société et les médias. Mais une révolution violente comme le souhaiterait certains révolutionnaires anarchistes n'est pas non plus une solution. Les choses doivent changer progressivement se propageant de pensée en pensée. Une révolution citoyenne et réfléchie basée sur des pionniers montrant l'exemple est possible (village solidaire ou autosuffisant, agriculture raisonnée, économie social...). Néanmoins elle devra sûrement être couplée à de la résistance, de l'insoumission, de l’obstruction, du sabotage ou encore avec l'immobilisation des moyens de production. Ainsi, la France pourrait devenir un exemple pour le monde inspirant de nombreux pays à suivre son chemin quitte à réaliser du protectionnisme économique dans un premier temps pour s'isoler du capitalisme ambiant. Des changements radicaux et planétaires pourraient alors être réalisés.

Conclusion

        Une prise de conscience planétaire et des décisions politiques, écologiques et économiques globales pensées à l'échelle de la planète doivent être prises. Il faut établir une institution mondiale efficace permettant la sortie du capitalisme vers une croissance raisonnée. Une constitution permettant une répartition des ressources équitable, une recherche planétaire ainsi qu'une réflexion commune. Une instance au service des peuples, respectant les différences et fournissant le minimum vital à chaque individu. De nombreuses solutions existent, faut-il encore avoir l'envie et le courage d'agir...

Le Misanthrope Utopiste … Libertaire